NOM
D’UN POLONAIS ! QUELQUES CLEFS ÉTYMOLOGIQUES.. |
28 Mar
2011 | Art et Culture, Histoire |
|
|
|
|
Autrefois,
les nobles seuls avaient des noms de famille. C’étaient le plus souvent des
noms de domaine, pourvus d’un suffixe. |
Parfois,
ils portaient, comme noms de famille, des noms de baptême, auxquels étaient
ajoutés, comme indice de filiation, des suffixes analogues à ceux des noms de
domaine. Au Moyen Âge, le nom d’un domaine ne passait pas au nouvel
acquéreur: l’ancien propriétaire gardait son nom après la vente; ainsi la
famille Lands Koronski (“du
domaine de la Couronne”) a gardé son nom après avoir perdu son domaine. |
La
particule nobiliaire n’existe pas en Pologne. Les Polonais qui ont un titre
et un blason ont l’habitude de faire précéder leur nom du de en pays de langue
française et du von en pays de langue allemande. |
Le
blason de chaque famille porte un nom, qui est rarement celui de la famille:
ainsi les Zamojski, sur
le blason desquels figurent trois lances, ont appelé celui-ci Jelita, “intestin”, depuis que
leur ancêtre a eu, à la bataille de Tannenberg, les entrailles perforées par
trois lances. Les armes des comtes de
Malewski portent le nom de Jastrzębiec. Le seigneur
permettait parfois à ses métayers d’adopter son blason. |
A
partir du Concile de Trente (1563), les catholiques prirent des noms de
famille. Conformément à l’usage occidental, les hommes cultivés portaient
alors, à côté de leur nom polonais, un nom latinisé: Longinus (Długosz, “le mesureur”), Statorius (du surnom de Jupiter, “qui arrête les fuyards”, appelé
aussi Stojęski et originairement Ständer, en allemand), Cnapius (de l’allemand Knabe, “jeune garçon”), Janicius (Klemens de Januszkowo), Hosius (de l’allemand Hose, “pantalon”), Dantiscus (correspondant au nom courant de Flachsbinder, “qui gerbe du lin”). |
Alexandre
II, en libérant les serfs, leur fit prendre des noms de famille: la milice
chargée de leur inscription donna parfois aux anciens serfs les noms de leur
seigneur (ceux de Zamojsk acquirent
ce nom); dans d’autre cas, ils reçurent des noms bizarres ou même
inconvenants (Doupa,
“derrière”). Il est à présent permis de demander au Président de la
République de choisir, sauf opposition, un nouveau nom de famille. |
Il y a
aussi, en Pologne, des noms de provenance étrangère qui ont été souvent
adaptés à la phonétique polonaise: |
1. Noms
lituaniens. Le nom du prince Sapieha est d’origine
lituanienne, de même que celui des Bolesta (appelés ensuite von Malewa, puis, en Pologne,
comtes de Malewski,
devenus enfin russes). |
2. Noms
arméniens. Certains commerçants arménins anoblis de
la région de Lwow ont adopté à leur nom un suffixe polonais: les Zakharian sont devenus Zakhariabevicz. |
3. Noms
flamands. Les van
den Hof ont été appelés Denhoff. |
4. Noms
tchèques. Lepsz est un nom d’origine tchèque. |
Certains
suffixes sont polonais; d’autres sont d’origine étrangère. |
1. Les
noms d’origine polonaise ont l’un des suffixes -icz, -ski ou -cki. Le suffixe -ski provient de l’ancienne Pologne. Le suffixe
-icz était courant en Ruthénie: celle-ci comprenait l’actuelle Lithuanie et
s’étendait jsuqu’à la frontière roumaine. |
Dans
les milieux modestes de la campagne et de la petite bourgeoisie, des noms
sont composés à l’aide de suffixes diminutifs: Janek, “petit Jean”, Wujek, “petit oncle”, etc. |
2.Les
noms polonais en -tz sont d’origine allemande. Par
contre, il y en Allemagne des noms d’origine polonaise, dont le suffixe -icz
a été changé en -itz (Blakovtz, “de Blaskovice” provient de Blaskovicze par exemple),
quoique ces suffixes ne soient pas équivalents. |
— |
Pour
davantage d’information, se reporter à l’ouvrage Les
noms du Monde Entier et leurs significations. |
|