La grammaire du sanskrit comprend, au sens strict, la morphologie et la syntaxe de la langue sanskrite. La morphologie décrit la formation des mots de cette langue, la syntaxe étudie l'agencement de ces mots dans les phrases.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sanskrit#:~:text=Le%20sanskrit%20ou%20sanscrit%20(संस्कृतम्,dans%20le%20sous-continent%20indien.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Devanagari
Sommaire
1Prolégomènes
2Sciences propédeutiques
2.1Histoire du sanskrit
2.2Phonologie du sanskrit
2.3Écritures du sanskrit
2.4Philologie du sanskrit
3Grammaire
3.1Morphologie
3.1.1Racines
3.1.1.1Lexème
3.1.1.2Alternances vocaliques
3.1.1.3Mots-racine
3.1.2Thèmes
3.1.2.1Dérivation
3.1.3Mots
3.1.3.1Flexion nominale
3.1.3.2Flexion verbale
3.1.3.3Mots invariables
3.2Syntaxe
3.2.1Composition nominale
4Notes et références
5Voir aussi
5.1Bibliographie
5.1.1Ouvrages généraux
5.1.2Grammaires
5.1.3Lexiques
5.2Article connexe
5.3Liens externes
Prolégomènes[modifier | modifier le code]
L'étude de la grammaire du sanskrit permet de mieux comprendre les citations en sanskrit que présentent les articles relatifs à la culture indienne, et prépare la lecture d'une vaste littérature rédigée en sanskrit. Un survol de l'évolution de la langue qui se figea dans le sanskrit classique, la découverte de ses systèmes d'écriture, et un hommage rendu aux grammairiens qui transmirent ce savoir de l'antiquité à nos jours, préparent l'exposé de cette grammaire1.
Sciences propédeutiques[modifier | modifier le code]
Suivre l’évolution de la langue du proto-hittite jusqu'au hindi contemporain, étudier la phonologie du sanskrit, se tourner ensuite vers les écritures du sanskrit et ses transcriptions, se souvenir enfin de quelques érudits anciens et modernes, permet d'aborder avec fruit la grammaire du sanskrit.
Histoire du sanskrit[modifier | modifier le code]
L'histoire du sanskrit couvre trois grandes périodes détaillées dans l'article en épigraphe.
Paléo-indien du hittite au védique,
Méso-indien du préclassique au classique,
Néo-indien du sanskrit aux langues indiennes contemporaines.
Phonologie du sanskrit[modifier | modifier le code]
La phonétique du sanskrit est l'étude des sons élémentaires de cette langue.
L'orthophonie (bonne prononciation)
La phonologie est la science qui élabore une théorie des phonèmes. Elle nomme phonèmes les sons élémentaires, abstraits d'une langue (ici, du sanskrit), étudiés en fonction de leurs points d'articulation, de leurs modes d'émission, de leurs durées, et cela sans tenir compte de leurs valeurs grammaticales ou sémantiques.
Le premier phonologue (connu) du sanskrit fut le grammairien Pāṇini, qui discrimina dans l'ensemble des 46 sons fondamentaux de sa langue deux groupes de phonèmes : les vocaliques et les consonantiques.
Écritures du sanskrit[modifier | modifier le code]
Les langues indiennes utilisent diverses écritures, la plus courante étant la devanāgarī. La difficulté d'imprimer les caractères nāgarī- en Occident imposa aux érudits européens l'usage de diverses translittérations et transcriptions.
Philologie du sanskrit[modifier | modifier le code]
Différents érudits anciens et modernes s'attachèrent à l'étude du sanskrit. Des grammairiens indiens d'époque ancienne, des philologues indiens modernes, mais aussi de nombreux philologues occidentaux répertoriés dans l'article en épigraphe.
Grammaire[modifier | modifier le code]
La grammaire du sanskrit étudie la morphologie et la syntaxe de la langue sanskrite.
Morphologie[modifier | modifier le code]
La morphologie étudie successivement les racines, les thèmes et leurs dérivations primaire et secondaire, les flexions nominale et verbale, et les mots invariables.
Racines[modifier | modifier le code]
Lexème[modifier | modifier le code]
La racine est l'élément fondamental du mot sanskrit. Sa structure est ternaire et comprend généralement une initiale consonantique, une vocalisation, et une finale consonantique (e.g. TUD-). À quelques racines manquent un ou deux de ces trois éléments théoriquement constitutifs de la racine (e.g. AD-, DHÂ-, I- ,). Le tiret qui suit la racine marque l'absence de terminaison grammaticale nécessaire pour que le mot puisse fonctionner dans le contexte (samhitâ) d'une phrase.
Alternances vocaliques[modifier | modifier le code]
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Mots-racine[modifier | modifier le code]
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Thèmes[modifier | modifier le code]
Dérivation[modifier | modifier le code]
Dérivation primaire L'utilisation d'affixes permet de créer des mots nouveaux en partant de la racine. Ces affixes sont des préfixes (e.g. adhiKAR-) des infixes (e.g. BHInaD-) ou des suffixes (e.g. MANana-). Ces mots dérivés ont un sens plus spécifique que celui, très général, de la racine. L'utilisation d'affixes permet au mot de passer de l'état de racine à l'état de thème (déclinable ou conjugable selon les règles de flexion décrites ci-après).
Dérivation secondaire La dérivation secondaire est analogue (utilisation d'affixes) mais part d'un dérivé primaire et non de la racine. Ce mode de dérivation permet entre autres de passer d'un dérivé primaire masculin à son dérivé secondaire correspondant féminin. (e.g. DÂtr.- DÂtrî-)
Mots[modifier | modifier le code]
La lexicologie conçoit chaque mot (lemme) comme un radical (lexème) entouré d'affixes. La racine sanskrite est l'élément fondamental du radical-lexème. La mentalité védique ne séparait pas les notions de signifiant et signifié. Les mots védiques n'étaient pas conçus comme des étiquettes apposées à des objets. Un "pouvoir dynamique" se manifeste dans l'élocution de chaque mot sanskrit, infusé en lui par cette syllabe fondamentale que nous nommons racine. Ce pouvoir s'incarne dans un corps humain vivant qui prononce des syllabes puissantes modulées par les affixes qui lui donnent l'aspect des mots d'un chant magique très fortifiant (telle est la fonction des chandas du rigveda). Le texte écrit n'a aucun pouvoir d'évocation, il n'est que l'empreinte graphique de ce qui est dit, une sorte d'aide-mémoire.
Flexion nominale[modifier | modifier le code]
Des désinences complètent les thèmes décrit ci-dessus, afin de constituer des mots fléchis pouvant entrer en contexte (samhitâ) dans une phrase.
La catégorie de nom recouvre en sanskrit les noms, pronoms, noms de nombre et adjectifs. En sanskrit un nom se décline: il ajoute au thème nu une désinence qui indique le genre, le nombre, et le cas du mot rendu capable de rejoindre une phrase.
Les trois genres sont: le masculin, le féminin, le neutre.
Les trois nombres sont: le singulier, le duel, le pluriel.
Les cas sont au nombre de 8: le nominatif, l'accusatif, l'instrumental, le datif, l'ablatif, le génitif, le locatif, le vocatif.
Les désinences :
Flexion verbale[modifier | modifier le code]
La construction d'un verbe se forme à partir de sa racine. On note un alternance vocalique de la racine en fonction du genre, du nombre et du temps utilisé. Trois systèmes de conjugaisons existent : le présent, l'aoriste, le parfait.
Les genres : masculin, féminin, neutre.
Les nombres : singulierduelpluriel.
Les voix : actif, moyen, (le passif dispose d'un thème propre).
Les temps du système du présent : le présent, l'imparfait, le futur, l'injonctif, le subjonctif, l'optatif présent, l'impératif présent, le participe présent, le participe passé, le passif, le causatif, le dénominatif, le désidératif, l'intensif, l'absolutif, le futur périphrastique.
Les temps du système du parfait :
Les temps du système de l'aoriste :
Tableau récapitulatif Voix active Voix médiane
Singulier Duel Pluriel Singulier Duel Pluriel
Primaire Première personne mi vás más é váhe máhe
Deuxième personne si thás thá ā́the dhvé
Troisième personne ti tás ánti, áti ā́te ánte, áte
Secondaire Première personne am í, á váhi máhi
Deuxième personne s tám thā́s ā́thām dhvám
Troisième personne t tā́m án, ús ā́tām ánta, áta, rán
Parfait Première personne a é váhe máhe
Deuxième personne tha áthus á ā́the dhvé
Troisième personne a átus ús é ā́te
Impératif Première personne āni āva āma āi āvahāi āmahāi
Deuxième personne dhí, hí, — tám svá ā́thām dhvám
Troisième personne tu tā́m ántu, átu tā́m ā́tām ántām, átām
Les suffixes primaires sont utilisés avec les formes présente, indicative et future. Les suffixes secondaires sont utilisés avec les temps imparfait, conditionnel, aoriste et optatif. Les suffixes parfait et impératifs sont utilisés avec le parfait et l'impératif respectivement.
Mots invariables[modifier | modifier le code]
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Syntaxe[modifier | modifier le code]
La syntaxe étudie l'emploi des cas, l'usage des temps et modes verbaux, la composition nominale et la phrase nominale.
Composition nominale[modifier | modifier le code]
La composition est un trait notable du système nominal du sanskrit. Elle permet de joindre en un thème deux thèmes indépendants qui forment dès lors un mot composé. Dans la langue littéraire, de tels mots composés peuvent contenir jusqu’à plusieurs dizaines de thèmes, comme cela arrive dans certaines langues modernes comme l’allemand ou le finnois. Les composés nominaux obéissent morphologiquement à la règle suivante : seul le dernier thème du composé porte la désinence flexionnelle, et le genre du composé est celui de ce dernier thème ; les autres constituants, quel qu’en soit le nombre, figurent sous la forme du thème nu (sans désinences). Les paradigmes des quatre sortes de composés en sanskrit furent repris par la linguistique moderne pour signaler divers modes de composition dans d'autres langues que le sanskrit.
Composés de type dvandva (composés copulatifs, ou coordonnés) : Ce type de composés juxtapose des mots formant une énumération de deux ou plusieurs éléments. Le composé porte une désinence duelle s'il comporte deux éléments, une désinence plurielle s'il comporte plus de deux éléments, une désinence du neutre singulier si l'on considère que les éléments forment un tout (exemple : mâtâpitâ, formé de mâtṛ, mère, et de pitṛ, père, signifie les parents).
Composés de type bahuvrîhi (composés exocentriques, ou possessifs) : Ces composés se rapportent à un référent qui n'est directement lié à aucun des constituants du mot, mais dont ils indiquent un trait distinctif permanent ou contingent (exemple : le terme bahuvrihi est lui-même un mot composé de bahu, beaucoup et de vrîhiriz ; il s'applique à un champ pour en dénoter la grande fertilité). Grammaticalement, ce type de composés s'accordent en genre et en nombre avec le terme auquel ils se réfèrent.
Composés tatpurusha (IAST tatpuruṣa):
Composés karmadhâraya :
Notes et références[modifier | modifier le code]
1. ↑ Les mots sanskrits seront cités dans le texte en caractères italiques et sous la forme du thème, l'absence de désinence étant marquée par un tiret (exemple : deva-). Les signes diacritiques souscrits de la translittération genevoise comprennent un point souscrit à la lettre qu'il modifie (exemple : as.t.a-), le n surmonté d'un point diacritique en translittération genevoise figurera sous la forme n' (exemple : an'ga-). Le s surmonté d'un accent aigu dans la translittération genevoise figurera sous la forme s' (exemple : s'ruti-). Bien que le sanskrit n'utilise pas de majuscules, l'initiale des noms propres sera transcrite en capitale (exemple : Patañjali-). Cette transcription "dactylographique" rend les termes sanskrits directement lisibles. Pour les puristes, ces mots seront aussi notés en écriture devanâgarî-, suivis de leur translittération genevoise illisible sans l'usage de la page d'aide Unicode (car elle présente à l'écran des carrés vides, des points d'interrogations, etc.).
Voir aussi